Au bord de la Mortagne N°63

abdlm60 

Au Bord de la Mortagne - N° 63 juillet 2024

Éditorial par Nicole Fick-Michel

 

Le vent qui brasse le monde et nos vies joue des moindres faits divers comme des grandes catastrophes pour tenter de faire de notre présent un univers sans repères, presque sans espoir. Comme un défi aux sirènes subversives, notre revue, une fois encore, fait échec aux esprits chagrins : tous les témoignages attisent la flamme de la résilience, fussent-ils le sort de l'abbé Collet, curé de Ménil à l'époque de la Révolution, le massacre de Viombois le 4 septembre 1944, ou l'honneur rendu aux 240 fils morts pour la France, toutes évocations terribles. L'hommage à Jean Vartier, comme celui à Claudin et Catteau, artistes céramistes, y contribuent par leur éclat. Moins flamboyantes par leur sujet, mais tout aussi intéressantes, l'enquête statistique sur le recensement de 1708, celle concernant les commerces de meubles à Rambervillers, la vie paroissiale à Rambervillers dans les années 50-60 ou la danse du coq à Sainte-Barbe, nourrissent une mémoire riche de souvenirs pour les uns, plaisamment instructive pour les autres. Grâce à ces expériences vécues, les lecteurs mesurent à la fois le travail de leurs Anciens et la teneur de la pâte dont ils sont faits. La mémoire, dûment alimentée par des travaux documentés, constitue le socle le plus solide de notre épanouissement dans le présent.

L'enquête de Jean-Pierre Husson sur le recensement de 1708 en offre un exemple significatif. Qui croirait qu'il y a 300 ans seulement notre petite région vivait de la manière la plus difficile à imaginer ?

Quand le duc Léopold retrouve sa Lorraine dans une situation désastreuse à la fin du 17e siècle, l'état des lieux est consternant : il doit relever les comptes, revoir les impôts, reconstruire chemins et villages. Le recensement, auquel il procède, classe, pour plus de lisibilité, les habitants en laboureurs, demi-laboureurs et regroupe vignerons et artisans, une catégorie spéciale étant réservée aux veuves. Les pauvres se partagent en hébergés dans des hôpitaux, mendiants et enfants de mendiants. Les animaux sont soumis à un classement semblable, à ce détail près que les plus pauvres ne possèdent même pas un cochon, dont la viande salée empêche la malnutrition. Les exemples pris à Romont et à Vomécourt dessinent une société misérable dont le travail n'a de valeur que pour ceux qui, dans leurs châteaux, en profitent.

Le détail de cette effrayante pauvreté mérite d'être évoqué parce qu'il s'inscrit dans notre histoire et donne la mesure des surprises infinies de la roue du temps.

« Renoncer à ses traditions, c'est sombrer dans la condition désastreuse des réfugiés de l'histoire » écrivait André Breton, diagnostic confirmé et aggravé par le vibrant appel à la clairvoyance réclamé par Albert Camus dans La Peste : « Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l'ignorance... les hommes ignorent plus ou moins le vice, le vice le plus désespérant étant celui de l'ignorance qui croit tout savoir et qui s'autorise alors à tuer » 

 


Contact : 03 29 65 05 03 - contact@museedelaterre.com
visitez notre site : www.museedelaterre.com

 

   Éditorial
Nicole Fick-Michel

Activités - Industries

4    La féculerie de Ménil-sur-Belvitte
Nicolas Rélot

10  Les grès pour le bâtiment, des tuyaux d'assainissement aux grès artistiques
(de 1850 à 1914)
Marie-Claude Ferry

HISTOIRE - TÉMOIGNAGES

18  La Mortagne, une mémoire de papier
Jean-Pierre Husson

25  Un Saint-Joseph dans la cave : retour sur une découverte récente près du  presbytère de Rambervillers
Antoine Lacaille

28  L'Évacuation du village de Saint-Benoît-la-Chipotte en 1944
Michel Cherrier

38  Rambervillers au lendemain de la Libération.
L’année 1944-45 parmi les Rambuvetais
Philippe Alexandre

Traditions - CURIOSITÉs - Anecdotes

48  Les vitraux de l’église de Sainte-Barbe
Jacques Tantin

52  Sur le chemin de mon école, souvenirs, souvenirs…
Paulette Marcolet

PÊle-Mêle

56  Il y a 100 ans : Saint-Benoît-la-Chipotte
Nicolas Rélot

58  Les dernières entrées au Musée (achats et dons)

  

Le n° 63 de juillet 2024 est disponible aux adresses suivantes :

 

-  Maison de la Presse, 49 rue Carnot 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie Merling JEANMENIL
-  Tabac « L’Allumette », 16 rue Abel Ferry 88700 RAMBERVILLERS
-  Tabac « Le Clémenceau », 2 rue du Dr. Lardier 88700 RAMBERVILLERS
-  Pâtisserie Schwartz,, Place du 30 septembre - 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie Crunchant, 2 rue du Dr. Lahalle 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie "L"amour du pain", 44 faubourg de la Chipotte 88700 RAMBERVILLERS
-  
Boulangerie Chez Jul'ine, 4 place de la Mairie 88700 BRÛ
-  Musée de la Terre, 1 rue de la Faïencerie 88700 RAMBERVILLERS

Vous pouvez vous procurer les numéros des années passées en vous présentant au Musée les jours d’ouverture.
Sur demande : à Mme Catherine GÉROME, Fraispertuis, 7 rue de la Colline des Eaux - 88700 JEANMÉNIL
tel : 06 83 51 85 39

 

TARIFS

Numéros anciens

N° 1 à 49.......................................................................... 1 €
 

Numéros récents

  N° 50 (Spécial 500 ans église Ste Libaire).................... Epuisé
N° 51 à 56.................................................................. 7 €
N°57-64.................................................................... 10 €

Frais de port en sus pour un exemplaire : ....................... 6€

 

Musée de la Terre 1, Rue de la Faïencerie 88700 Rambervillers +33 (0)3 29 65 05 03


Jours et horaires d'ouverture Le Musée est ouvert au public de 14h30 à 18h tous les jours (sauf le mardi) à partir de début juillet, lors de l’inauguration de l’exposition temporaire annuelle, jusqu’à la fin de la 2ème quinzaine de septembre.


Tarifs Entrée : 4€ Tarif réduit : 1€  de 11 ans à 18 ans Gratuit pour les enfants de moins de 11 ans Retrouvez-nous sur