II avait résisté !
Nous avons marché à ses côtés une dernière fois aux airs de Nabucco de Verdi. Pierre Vexlard ne nous accompagnera plus dans la recherche de l'histoire de sa ville. Personne très affable, pondérée, il était d'une grande maîtrise. Ses paroles étaient justes et sans jugement d'autrui. Un homme d'engagement qui assura largement des responsabilités dans le monde sportif : athlétisme, tennis, cyclisme où il fut l'instigateur du Circuit des Grès flammés. Le terrain de foot est délaissé pour les planches. Sous la conduite de Guy Saint-Dizier, responsable de la troupe, il fait partie du Groupe Théâtral Artistique de Rambervillers. Dès 1954, on répète drames et mélodrames : « La tante de Cracovie, Le coup de foudre, N'importe quoi pour elle, Le héros et le soldat... ». De joyeux souvenirs de répétitions autour d'une chaudière pour conjurer la température glaciale de La Familiale.
Mais c'est sur sa jeunesse que Pierre était le plus discret. La débâcle le surprend à l'Ecole d'Horlogerie de Besançon où il se préparait à être la septième génération d'horlogers. Il rentre alors à Rambervillers et sera le premier agent de liaison du maquis. À 18 ans, le 1er août 1942, il rejoint Maurice Alexandre, chef du centre FFI de Rambervillers et de son canton, son père Marc devient responsable du Service de Renseignements le mois suivant. Le maquis Saltimbanque comptera neuf agents de liaison ; Pierre aura la mission d'assurer la liaison entre le PC de Rambervillers et les maquis de Charmes et Châtel. Les messages lui arrivent secrètement dans une petite chambre, sous les toits au 3eme étage du 7 de la rue du Puits, au domicile de son père. Après 25 mois de vie risquée, il participe à la Libération de notre ville en occupant le 6e poste de garde, une sizaine installée à la hauteur du Stockage Rochotte, Vieux chemin de Bru. Sa dernière mission, il l'accomplit en établissant un contact avec les factionnaires de l'armée Leclerc. Il a rarement évoqué ses peurs, ses angoisses, même le jour où il transportait des brassards FFI et qu'il fut arrêté.
Merci Pierre, d'être resté parmi nous jusqu'il y a quelques mois.
Marie-Claude ferry
LIRE
Vexlard Pierre, « Les ponts de la Ville à la Libération », Au Bord de la Mortagne, n° 42, sept. 2004, p 46.
Vexlard Pierre, « Quand la chance vous sourit... », Au Bord de la Mortagne, n° 44, sept. 2006, p 42.
Au Bord de la Mortagne - N° 55 juillet 2016
- Regard sur les industries du bois à Rambervillers
- Pâtisseries d'antan et d'aujourd'hui à Rambervillers (2"me partie)
- Les traces de la Défense Passive à Rambervillers entre 1939 et 1945. Impartie: 1939-42
- Ste-Barbe dans la guerre 39-45, chronique de guerre (1èr6 partie) 1940-43 : la vie confisquée
- Présences maçonniques à Rambervillers
- Le Constant Moulin ou Grand Moulin à Saint-Maurice
- Du 8 juin au 18 décembre 2015...Rambervillers fait le pont !
- Une larme pour un pont - À Saint-Benoît-la-Chipotte,Jean Marquis, résistant, déporté
- Une jeune fille de 16 ans pendant les combats d'octobre 1870 à Rambervillers
- Les oublies, une friandise méconnue
Le n° 55 de juillet 2016 est disponible aux adresses suivantes :
- Maison de la Presse, 49 rue Carnot 88700 RAMBERVILLERS
- Magasin de vêtements « Coup de foudre » 5 rue Henry Boucher - 88700 RAMBERVILLERS
- Tabac « L’Allumette », 16 rue Abel Ferry 88700 RAMBERVILLERS
- Tabac « Le Clémenceau », 2 rue du Dr. Lardier 88700 RAMBERVILLERS
- Pâtisserie Schwartz,, Place du 30 septembre - 88700 RAMBERVILLERS
- Boulangerie Bannerot, 2 rue du Dr. Lahalle 88700 RAMBERVILLERS
- Boulangerie "L"amour du pain", 44 faubourg de la Chipotte 88700 RAMBERVILLERS
- Musée de la Terre, 1 rue de la Faïencerie 88700 RAMBERVILLERS
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