Au bord de la Mortagne N°60

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Au Bord de la Mortagne - N° 60 juillet 2021

Éditorial par Nicole Fick-Michel

 

 

 

En 1980, il y a 41 ans, Fernand Grosjean, soucieux d' « organiser consciencieusement la rencontre avec nos descendants » affichait une grande et belle ambition : protéger le patrimoine de Rambervillers et de son canton en créant une revue ouverte à tous ceux dont les témoignages pouvaient entretenir notre histoire locale. Depuis 41 ans, initiée par l'Association « Atelier d’Arts Plastiques », la Revue n'a cessé de revivifier un passé qui insensiblement sombrait dans l'oubli. Hommage reconnaissant soit aujourd'hui rendu au premier directeur de cette création dont il a depuis constamment alimenté les pages. Bravo et merci, Monsieur Grosjean.

Le sommaire du premier numéro était axé sur Rambervillers : la peste de 1610, Charles Gratia, l'école du centre, Charles Petit, l'inventeur du téléphone automatique, mais butinait déjà vers Autrey et son abbaye, vers Housseras et les mystères de sa forêt. L'élan était donné. Les contributeurs d'alors, comme les toujours actifs Bernard Morel et Marie-Claude Ferry, ont fait des émules : il ne se passe pas une publication qui ne doive être ou mutilée ou reportée tant Jean-Louis Ferry, le gestionnaire de la mise en page et de l'édition, reçoit de propositions. Se sont enchaînées au gré des années de véritables pépites qui ont ravivé des affaires enfouies, rendu vie à des coutumes évanouies, ressuscité des personnages, des maires, des peintres, des résistants, dont l'action a valorisé la région et donné à ceux qui en prenaient connaissance le sentiment profond d'appartenir à une lignée, à une communauté.

Tous les domaines sont concernés. Si, en 1983, le numéro 8 rappelle le talent de J.E. Gridel, le numéro 10 retrace l'activité des lavoirs publics. Glorieuses ou tragiques, les pages d'histoire se succèdent, des "souvenirs du 9 octobre 1870" ou de l'exécution capitale à Rambervillers (n°13) aux numéros récents de ces dernières années avec leur lot de hauts faits de résistance, de villages détruits, de drames humains. S'y ajoutent la botanique, la poterie, les grés flammés, mais aussi la vie des populations, le patrimoine des églises et les multiples anecdotes qui rythment les inévitables reconstructions et leurs incidents.

C'est ce qu'on appelle une heureuse réussite qui mérite d'être saluée.

Héritiers de tant de précieuses évocations, notre président Jean-Claude Remy, son équipe, d'anciennes et de nouvelles plumes, poursuivent l'aventure avec cœur. Voici le 60e numéro et il fait encore et toujours la part belle aux temps d'avant ; en les confrontant avec notre actualité, non seulement nous nous enrichissons de connaissances sur nos ancêtres, mais nous mesurons la distance qui relativise jusqu'à nos manières de penser, parce que le caractère local de nos comportements a dû se couler dans le moule de la collectivité nationale. A ce titre, nos témoignages incitent à réexaminer la marche de notre petit territoire ; c'est le nouveau défi auquel nous sommes confrontés : lire le monde actuel à la lumière de son passé afin de nous réinventer en quelque sorte. Il ne s'agit pas de détruire les hannetons comme le raconte Bernard Morel (n°52) ni de vouer nos jeunes femmes à la broderie (n°51), mais de regarder d'où nous venons et de puiser dans notre héritage de quoi assurer le futur. Il s'agit de faire de la transmission l'élan d'une confrontation à l'avenir.

Les écologistes supporteront-ils sans frémir le récit de Marie-Hélène Saint-Dizier présentant les chasseurs comme des héros, tandis que les agriculteurs regretteront leurs battues exterminatrices ? De nos jours, le discernement et la noblesse de la laie tireront des larmes à plus d'une âme sensible. L'enjeu est de taille ; seule la vitalité de la mémoire et de la réflexion collective peut résoudre la difficile équation : connaître le passé, s'adapter au présent et inventer le futur.

Il en est de l'avenir comme de la vie paysanne à Saint-Gorgon dans les années 30, de l'Art Nouveau, un temps fleuron des Modernistes, exalté, puis rejeté et peut-être actuellement rentré en grâce, de la grande église de Sainte-Barbe, inaugurée en grande pompe en 1930, rayonnante de piété des années durant, actuellement lieu de prières en charge de trésors précieux réalisés par les artisans et artistes locaux. Et que dire de Jean Vartier, écrivain rambuvetais prolixe, devenu historien du Grand Est, dont le souvenir, comme celui de Pierre Poncet, ne subsiste que chez quelques bibliophiles ?

L'histoire de la ligne de chemin de fer entre Charmes et Rambervillers illustre parfaitement ces atermoiements de l'histoire. Des intérêts contraires ont créé, puis supprimé cette ligne. Un vent nouveau remet à l'honneur les lignes secondaires...

Redevables à notre passé, à notre patrimoine, tout en étant conscients de la fragilité de notre environnement, vous tous, contributeurs de cette revue, vous apportez votre pierre à l'édification du futur en consolidant et en diffusant notre connaissance du passé. Quarante années écoulées et tant de souvenirs à réveiller et à offrir aux jeunes générations pour qu'elles bâtissent un monde où notre petite région puisse s'ancrer harmonieusement dans l'éternité.

Ce numéro 60 de la Revue relève le défi de la reviviscence inspirée par la modernité ; il est à la fois hommage et passeport pour l'avenir ■

« L'avenir est une porte, le passé en est la clef » (Victor Hugo)

 


Contact : 03 29 65 05 03 - contact@museedelaterre.com
visitez notre site : www.museedelaterre.com

 

4    Éditorial
Nicole Fick-Michel

5    Hommage à notre ami Pierre Poncet
Marie-Claude Ferry

Activités - Industries

6    La ligne de chemin de fer de Charmes à Rambervillers (1871-1962)
Jean-Claude Damidaux

14. La botanique,  une science au service
de l’Art nouveau
Julien Claudel

HISTOIRE - TÉMOIGNAGES

20  On a retrouvé la tombe du commandant Jacquot !
Philippe-Henry Leroy

22  Deux amis de la nature dans les hauts-bois de Sainte-Barbe
Marie-Hélène Saint-Dizier

28  Dimanche 3 août 1930, à Sainte-Barbe : la fin d’une longue attente
Marie-Hélène Saint-Dizier

35  Retrouvailles
Jean-Claude Kempf

BIOGRAPHIE - PORTRAIT

40  Vingt ans déjà et toujours parmi nous :
Jean-Dominique Vartier
Philippe-Henri Leroy

42  Un maire non élu, alors un maire mal aimé
Marie-Claude Ferry

Traditions - CURIOSITÉs - Anecdotes

47  Le pèlerinage à Saint-Genest et sa source miraculeuse
Paulette Marcolet

50  Rambervillers en 1901, année électorale,
Fernand Grosjean

54  Le centre bourg du bourg-centre
Jacques Tantin

PÊle-Mêle

58  Des chênes pour Notre-Dame !
Nicole Fick-Michel

60  Les dernières entrées au Musée de la Terre

 

  

Le n° 60 de juillet 2021 est disponible aux adresses suivantes :

 

-  Maison de la Presse, 49 rue Carnot 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie Merling JEANMENIL
-  Tabac « L’Allumette », 16 rue Abel Ferry 88700 RAMBERVILLERS
-  Tabac « Le Clémenceau », 2 rue du Dr. Lardier 88700 RAMBERVILLERS
-  Pâtisserie Schwartz,, Place du 30 septembre - 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie Crunchant, 2 rue du Dr. Lahalle 88700 RAMBERVILLERS
-  Boulangerie "L"amour du pain", 44 faubourg de la Chipotte 88700 RAMBERVILLERS
-  Musée de la Terre, 1 rue de la Faïencerie 88700 RAMBERVILLERS
-  Syndicat d'Initiative, 5 quai de la Mortagne 88700 RAMBERVILLERS 

Vous pouvez vous procurer les numéros des années passées en vous présentant au Musée les jours d’ouverture.
Sur demande : à Monsieur Bernard MOREL, 44/46, Faubourg de Charmes 88700 RAMBERVILLERS Tél. : 03.29.65.43.69 

 

TARIFS

Numéros anciens

N° 1 à 49.......................................................................... 1 €
 

Numéros récents

  N° 50 (Spécial 500 ans église Ste Libaire).................... Epuisé
N° 51 à 56.................................................................. 7 €
N°57-60.................................................................... 10 €

Frais de port en sus pour un exemplaire : ....................... 6 €

 

Musée de la Terre 1, Rue de la Faïencerie 88700 Rambervillers +33 (0)3 29 65 05 03


Jours et horaires d'ouverture Le Musée est ouvert au public de 14h30 à 18h tous les jours (sauf le mardi) à partir de début juillet, lors de l’inauguration de l’exposition temporaire annuelle, jusqu’à la fin de la 2ème quinzaine de septembre.


Tarifs Entrée : 4€ Tarif réduit : 1€  de 11 ans à 18 ans Gratuit pour les enfants de moins de 11 ans Retrouvez-nous sur